Jury professionnel
Ghislaine Mithra-Bessière
Ghislaine Mithra-Bessière est née en octobre 1954 à Saint-Denis de La Réunion. Mariée et mère de 4 enfants, elle a grandi dans une famille de militants communistes à l’époque de la répression de tout parti opposé au pouvoir. Ce qui l’a conduite à s’engager dès l’âge de 16 ans dans le mouvement féministe et à vouloir changer l’image de la femme dans la société réunionnaise. Femme libre, elle a contribué avec ses pairs à promouvoir le mouvement culturel réunionnais, la langue créole, la culture et l’histoire.
Fondatrice de l’association RASINE KAF en 1998, qui proclame à haute voix : « Fyèr léritaz nout zansèt nou vé fé sort ali dann fenwar », nous sommes fiers d’avoir pu impulser une conscience historique qui permet aujourd’hui aux réunionnais de s’approprier son histoire et d’accomplir son propre cheminement. Cette philosophie décoloniale, dans laquelle elle s’inscrit, lui donne l’espoir d’une réelle émancipation du peuple réunionnais pour l’avenir.
Fière de ses racines africaines, elle a épousé la cause panafricaine et crois en une Afrique libre, unie et prospère
Sophie Louys
Sophie est une auteure réalisatrice ayant grandi à La Réunion. Elle commence son parcours de manière autodidacte, dans des réseaux alternatifs (galerie Artsenik, Kino Réunion…) avant d’entamer une formation de réalisation à l’Institut de l’image de l’océan Indien. En 2018, elle réalise le documentaire « Dann fon mon kèr » sur cette poésie réunionnaise de résistante qu’est le fonnker, primé au festival Africlap de Toulouse. Elle prépare actuellement un court-métrage de fiction qui devrait se tourner en fin d’année. Son travail interroge les manières de se libérer des traumatismes que l’on porte en nous qu’ils soient liés au transgénérationnel, à l’Histoire, aux injonctions de la société…
Hubert Koundé
Plus connu comme acteur notamment pour son interprétation dans « La haine » de M. Kassovitz ou dans « The constant gardner » de F. Meirelles que pour ses réalisations et son travail d’écriture, Hubert Koundé n’en demeure pas moins un passionné de mise en scène pour ne pas dire de mise en images.
D’ailleurs cette année 2023 le récompense enfin de son travail puisqu’après avoir réalisé le court-métrage « Edmond Albius », il se voit honoré de plusieurs inscriptions en festivals (Trinidad et Tobago, la Chine, l’Ukraine et l’Inde). C’est en 1995 qu’il a l’occasion de s’illustrer la première fois derrière la caméra avec un court métrage intitulé « Qui se ressemble s’assemble » qui lui vaudra le prix du meilleur court-métrage au FICA tout comme son second court-métrage, « Menhir », lui aussi primé au FICA.
Hubert Koundé passe par la suite au format long, il profite de son apprentissage sur le jeu de l’acteur et du soutien de Peter Brook et du CICT pour filmer sa pièce « Parade ». Il a aussi réalisé plusieurs clips vidéo notamment pour l’artiste El Senor Igor. Il est à noter qu’il a écrit ou coécrit de nombreux scénarios de long-métrage.
Gaël Velleyen
Gaël Velleyen est un artiste autodidacte. Il fait partie des auteurs les plus brillants de sa génération. Sa patte créatrice se veut exigeante à toutes les étapes de la création (texte, mélodie, arrangement). C’est au sein de son groupe Kréolokoz qu’il a gagné ses galons d’« artiste-qualité ». Il a composé et réalisé plusieurs albums de musique réunionnaise innovante. Son travail d’écriture est reconnu au sein de l’école publique où il intervient régulièrement pour animer des ateliers d’écriture (slam, poèmes et chansons) ou pour mettre en place des spectacles co-écrits par les élèves. Ses textes ont plusieurs fois été primés et sont étudiés au collège, au lycée ainsi qu’à l’université. Aujourd’hui intermittent du spectacle, il consacre le plus clair de son temps à la création artistique.
Laurent Zitte
Laurent Zitte est né en 1973 à La Réunion. Passionné de photographie, il achète son premier appareil à onze ans. En 1993, il entre à l’École Supérieure d’Art du Port. Durant ses études, Laurent Zitte réalise de nombreux reportages dont Sak nou wa avec les habitants de la ville du Port. Au sein de la clinique psychiatrique « Les flamboyants », il ouvre un atelier thérapeutique par l’image où il élabore la série « L’enfermement ». En 2000, son champ d’investigation va au-delà de la photographie noir et blanc par notamment l’utilisation de la vidéo et du cinéma. En 2001, il filme de la fenêtre d’une voiture la ligne d’horizon du littoral réunionnais en empruntant les routes les plus proches de l’océan, cette installation intitulée « les limites du nombril », est acquise par le musée Léon Dierx. En 2009, Laurent Zitte expose à l’Artothèque un ensemble de photographies intitulées fragments d’une île ordinaire. Il réalise par la suite plusieurs court-métrages « ZAC nou wa », « Des jeunes au monde » et « La maison Chocolat ». En 2016 avec sa société de production Ciné Oi, il réalise son long-métrage « Oh Brother Look mon Royom » qui est présenté en sélection officielle au festival « C’est pas du Luxe » à Avignon.